Bonjour Papi
Me voilà sur ce blog à regarder tes photos, par les soins de ma cousine mises en ligne.
En ligne… pas la pêche, Papi.
L’internet !
Et d’y poster mon commentaire me demandant quel serait le tien.
Mais est-ce te connaître que de n’avoir que bribes d’images ou de souvenirs m’appartenant si peu ?
Dans le gris des photos, le gris de tes yeux, et d’œil en œil le regard de ton fils, mon père.
Est-ce moi qui imagine cette ressemblance des regards ?
Sur cette même ligne dont je tiens un bout je me dis que mon père avait attrapé quelque chose de ton œil.
Tu n’étais pas photographe, mais instit… plus que ça, même.
Tu étais, peut-être avant tout, musicien.
Et tu t’es aussi essayé à la peinture, ne dis pas non, j’ai vu de mes yeux les choses commises.
Ton fils aussi a fait de la musique.
Ton fils aussi était enseignant, et lui aussi… plus que ça.
« plus que ça »… le là d’un supplément d’âme.
Celui dont on a toujours besoin, qui fait toujours défaut dans notre ignorance toujours presque complète, dans notre incomplète expérience, ce petit quelque chose qui fait les grands hommes.
Une certaine idée de la responsabilité d’être un humain
une certaine vocation à la transmettre
et une certaine discrétion en cela,
l’œil posé sur un monde à comprendre
sur un autre à comprendre.
Et moi ?
Mon regard a-t-il cette exigence ?
Cette bienveillance ?
Ce que ne parvient pas à dire ma perplexité ?
Que reste-t-il ?
De ces valeurs humanistes alors même que le mot a peine à être bien entendu ?
Mais…
Mes oreilles me sauvent.
Et mon nez. Toujours en trompette…
… pirouette,
cacahouète… sauter sur tes genoux, je ne m’en souviens pas, mais sûr quelqu’un a pris la photo…
Belencita
Merci ma chère cousine pour ce beau message qui m’a rendu les yeux humides ! GP